La Galerie Rachel Hardouin présente
Sabine ANDRÉ-DONNOT, plasticienne, Humus Locus
&
Jason GARDNER, photographe, We the Spirits

exposition du mardi 3 septembre au samedi 5 octobre 2024
vernissage mardi 3 septembre à partir de 17H30 en présence des artistes
performance de Nathalie KRAJCIK, conteuse à 18H30 et à 19H30

A vos agendas !
Samedi 7.09 à 16H : Evelyne BENNATI « murmures de fétiches en ramures » rencontre & lecture
Mercredi 11.09 à 18H : Alex de LANDES « Femme sinueuse » OLNI éditions, rencontre, lecture, signature
Samedi 14.09 à 16H : Candice MOISE doctorante sur les masques folkloriques européens, visite commentée de l’exposition avec Jason Gardner
Dimanche 15.09 de 11H à 14H : BAGHEERA, atelier « conscience et écriture » métamorphose poétique, avec Sabine André-Donnot, brunch – sur réservation, participation, groupe limité à 10 personnes.

« Les énergies, les forces et les esprits qui constituent le monde sont là, enroulées dans les choses, attendant que l’esprit qui est dans l’homme les reconnaisse et leur souhaite la bienvenue ». Citation amérindienne.

« Obj’être » en chimère inuit, détail, de la tête, hauteur 0,63 m.
Sabine André-Donnot
“Galo” (Cockerel). San Pedro da Mezquita, Galicia, Espagne, 2020. Jason Gardner

La conversation artistique entre Sabine André-Donnot et Jason Gardner connecte deux représentations de la fête païenne : la captation d’un instant singulier isolé dans la profusion des couleurs du carnaval, et le monde idéalisé immaculé de blanc créé à partir des objets de l’enfance, dans un atelier à Meaux (Seine et Marne- France).

Jason Gardner parcourt le monde depuis quinze ans.
Il est toujours fasciné par la face cachée des humains derrière le masque et derrière le costume. Cette dimension cachée lui plaît beaucoup. Il a posé le pied et sa boîte à lumière dans plus de quinze pays, situés sur trois continents : l’Amérique latine, l’Afrique et l’Europe. Il a aussi exploré l’État de Louisiane aux États-Unis. Américain de New York, il s’immerge dans les fêtes du carnaval selon les dates des manifestations. Généralement, le carnaval se tient entre l’Épiphanie (début janvier) et le Carême (Pâques).

Actuellement, Jason Gardner dispose de témoignages originaires de France, d’Espagne, d’Allemagne, d’Italie, d’Autriche, du Portugal, de Bulgarie, du nord de la Macédoine, de Grèce, de Pologne, de Slovénie, de Suisse,
de Trinidad, des États-Unis et de Guinée-Bissau.

Lors de ces manifestations, Jason Gardner est toujours fasciné par la face cachée des humains révélée derrière le masque et derrière le costume. Il découvre une autre personnalité.
Une identité, profondément connectée aux vibrations de ces hommes et de ces femmes, émerge et vibre pleinement hors du contexte social de leur quotidien et géopolitique de leur région.

D’une certaine façon, les hommes dépassent leur vie quotidienne.
Ils accèdent à une dimension particulière, à la fois onirique et hautement symbolique. La personne consacre parfois des semaines et un important budget pour réaliser son costume et jouer un rôle spécifique le jour J.

La créativité des costumes est infinie.
De nombreux costumes sont portés d’années en années, ils représentent des personnages traditionnels qui symbolisent l’expérience humaine. Les costumes mettent en lumière des archétypes dans leurs univers. L’énergie de chaque participant est débordante en hommage aux générations précédentes. Une mise à l’honneur des vieux esprits.

Cette excitation est connectée au monde de l’enfance et au monde du jeu,
une parenthèse d’insouciance dans ce monde des adultes si contraignant.
Un grand moment d’abandon et de plaisir.

Certaines années, Jason Gardner se rend à six, voire à huit manifestations.
Le nombre de carnavals auquel il participe est lié à son activité et aussi à ses moyens financiers. Tout ce projet est intégralement autoproduit.
Jason Gardner publie « We the Spirits », édition Gost Books, en 2023,
pour partager sa passion et donner à voir d’anciens rituels encore activement pratiqués dans le monde moderne.

Sabine André-Donnot, plasticienne, nous invite à traverser « la forêt blanche », accumulation de personnages, d’êtres hybrides ou d’archétypes, conçus à partir d’arbres issus des marais, comme autant de chimères sur pied ou perchées. L’ensemble évoque les  mythes où résonnent des narrations orales ancestrales voire des fantasmes transmis de génération en génération à travers l’histoire mondiale des populations sédentaires et nomades.
Le foisonnement du petit peuple des « obj’êtres » mêlé à la luxuriance des arbres à chimères qui composent cette forêt impressionne par son unité et sa diversité.

En observant de plus près cette cohorte d’apparitions extravagantes, facéties et malices surgissent : les visages des poupées et des animaux issus du bestiaire de l’enfance révèlent des regards puissants, des dents acérées et des accessoires, métamorphoses improbables chinés ça et là en brocantes et vide greniers.

L’art de Sabine André-Donnot l’amène à créer progressivement des histoires à tiroirs où les personnages vagabondent entre passé et présent, entre le monde de l’enfance et le monde des adultes qu’exacerbe la blancheur accueillante de la matière jusqu’à ses transfigurations vers d’inquiétantes noirceurs de l’expression des personnages.

Sabine rend ainsi visible un monde invisible où chuchotent et frémissent les esprits des mondes des fêtes païennes. Il y est question de fécondité, de lumière, de solidarité, et de liens forts entre le monde du vivant et le monde
des ténèbres. L’ensemble tisse un lien entre le socle de la Terre et la voûte du ciel vers lequel chaque personnage -arbre ou obj’être- s’élève en quête de spiritualité et d’hybridation, là où la question de genre et d’appartenance n’a pas lieu d’être, là où se manifestent les puissances du syncrétisme.

Sabine André-Donnot délivre une vision païenne idéalisée du monde, où le monochrome blanc, réceptacle de lumière, se propage des matières à l’espace alentour comme une magie blanche, protectrice du présent, garante de la liberté et du cycle de la Terre-mère.

Nous vous remercions pour votre soutien, Sabine, Rachel et Jason.

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Interview des artistes et visuels, sur demande, auprès de Rachel Hardouin +33 6 60 22 50 14  contact@15martel.com
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