La Galerie Rachel Hardouin
et Olivier Bourgoin, agence révélateur
présentent
Dan AUCANTE, Christine DELORY-MOMBERGER, Irène JONAS, Estelle LAGARDE, Laure PUBERT et Michaël SERFATY.
«…et s’éblouir…»
exposition collective de photographies contemporaines
exposition du vendredi 13 octobre au 18 novembre 2023
vernissage jeudi 12 octobre à partir de 17H30 en présence des artistes
Observer, s’émerveiller, laisser entrer la lumière.
…et s’éblouir… est un cheminement vers un espace extérieur, une introspection vers le monde intérieur. Il n’est pas question ici de temporalité. Il n’est pas considéré de moment parfait ou de moment propice à cette immersion. C’est l’histoire collective de six photographes accompagnés et représentés par Olivier Bourgoin au sein de l’agence révélateur, mis en scène par Rachel Hardouin.
Un dialogue émotionnel et charnel. La restitution de lueurs internes.
Un message figé par la représentation photographique, certes, mais un dialogue ouvert à la conversation. Cet échange particulier ouvre sur nos intimes. Il invite à se perdre pour mieux se connaître, et pourquoi pas, à se retrouver. Vous l’avez compris, il s’agit de partager une rêverie, une bulle, un temps pour soi.
» Cette exposition collective s’interroge sur l’éblouissement, ce moment où chacun.e des photographes a plongé vers une lumière, un émerveillement qu’il soit interne, externe ou concomitant aux deux.
Elle nous invite aussi, de manière sous-jacente, à considérer nos propres éblouissements. Avec ces six propositions, il y a matière à être ébloui.
Les sélections photographiques opérées par Rachel Hardouin et Olivier Bourgoin offrent autant de manières, si ce n’est de comprendre cette lumière qui se niche en chacun de nous ou en chacun.e des photographes, au moins de l’appréhender.
Alors que les univers picturaux des un.e.s et des autres sont indépendants, il ressort pourtant une cohésion à la fois formelle et de sens de cet ensemble. L’esprit navigue, divague, s’évade et se rejoint. La lumière est là, celle que nous portons en nous, celle que nous offrent les artistes. Il faut s’y plonger, la suivre, sans chercher à lui donner un sens précis. C’est peut-être ça s’éblouir ? Cette capacité à aller au-delà de ce qui est, à s’inventer un monde au sein du monde.
A une époque où la magie est quasi absente de nos existences, où le virtuel condamne les humains à ne plus se parler, se connaître, se relier, …et s’éblouir… fait figure de moment de grâce. Ils sont devenus rares ces moments de communions, de partages, d’en-commun où les artistes et le public font plus que montrer et regarder. Alors, il s’agit d’en profiter, de saisir cette opportunité qui nous est donnée de construire autre chose, même pour un temps court.
Rêvons, émerveillons-nous de nos vies, des images, de l’Art.
Voyageons dans ces univers dissemblables et imbriqués. Redevenons, un moment, éblouis… ». Frédéric Martin
Frédéric Martin est photographe, auteur et critique. Créateur du blog www.5ruedu.fr il y chronique chaque semaine deux livres photographiques ou essais sur la photographie, dans l’actualité des sorties, ou en dehors de celles-ci. Il intervient sur la plateforme www.photodocparis.com en complément de la publication de séries et d’entretiens avec les photographes : Zoom en proposant un voyage au cœur d’une photo, une analyse d’image réalisée indépendamment de ces entretiens dans la rubrique « L’Oeil de Frédéric ».
Il est aussi en charge des relations éditeur pour le Salon PhotoDoc. Merci à lui pour le texte ci-dessus et pour ceux, également en italique, qui accompagnent dans les pages suivantes les œuvres de chaque photographe.
Pour Dan AUCANTE, l’éblouissement naît dans une bascule. Bascule de l’image d’abord où le négatif photographique devient lieu tout à la fois d’expérimentations, mais aussi de quête. On peut s’émerveiller face à une image qui n’est pas encore révélée au sens photographique du mot. Eblouissement donc du possible, des devenirs. Bascule du corps ensuite où l’on oscille entre le passé et le présent, l’enfance et la vieillesse. Nous pouvons nous émerveiller de ces vies qui sont les nôtres et celles de nos proches. En 1997, Dan Aucante s’installe à Paris et devient photographe indépendant. Il attache une grande importance à l’argentique et réalise lui-même ses tirages en expérimentant les procédés et les supports.
Ses recherches personnelles se concentrent principalement sur les points de limite et de basculement, aussi bien intimes que sociaux ou géographiques. Il s’attache particulièrement à la persistance de l’enfance dans nos existences.
Chez Christine DELORY-MOMBERGER, il y a la lumière qui parcourt les existences. Lumière de ceux que l’on aime, qui vont nous quitter, nous succéder. Lumière des arbres fleuris, lumière du temps qui passe. La magie de l’émerveillement est ici toute en retenue, en touches délicates. La photographe sait la noirceur possible, probable même, mais elle n’oublie jamais ce qui se cache au cœur du temps qui passe : la fragilité, l’amour, la vie. Christine Delory-Momberger est anthropologue et auteure photographe. Elle relie recherches et photographie dans un travail au long cours. A travers ses images, elle explore les formes identitaires que prennent des figures de soi construites dans leur relation à l’intime, la mémoire, l’histoire personnelle et collective.
Irène JONAS nous plonge dans un espace autre. Il y a ici de l’eau, une naissance. Est-ce simplement ça ? Certainement pas. L’auteure par sa technique si particulière de photographie rehaussée de peinture à l’huile crée son propre univers d’éblouissement. Monde de plongeurs comme des êtres en devenir, univers d’une vie utérine ou subaquatique qui laisse la place à une rêverie de conte de fée. L’espace est aboli, ici chacun devient ce qu’il veut être. Par ses métiers de sociologue et de photographe, l’écriture et l’image ont toujours été présentes dans la vie professionnelle d’Irène Jonas. Elle s’est affranchie de l’écriture sociologique et du reportage photographique, et élabore une forme d’expression personnelle. Depuis une dizaine d’années, elle a axé sa recherche personnelle et artistique vers la photographie plasticienne, notamment en rehaussant à l’huile ses tirages argentiques.
Estelle LAGARDE crée des histoires d’une intrigante étrangeté. Une main ferme une porte, un visage énigmatique de jeune femme, un corps fantôme… La nature même de ces photographies interroge et pousse chacun à s’inventer une histoire, à créer son propre récit. Est-ce ça s’éblouir ? Cette capacité presque innée chez les enfants que trop souvent les adultes ont perdu ? Qui sait… Nous pourrons tous écrire des aventures d’amour et de perte, de victoire et de baisers et c’est ainsi que nous nous éblouirons.
Estelle Lagarde est diplômée d’architecture.
C’est la rencontre avec un lieu qui est, pour elle, le facteur déclenchant et tangible d’une construction visuelle. Cette rencontre est aussi l’occasion d’une fiction, d’une narration… Dans un mouvement retour, c’est également le moment d’une interrogation du réel, le sien et celui de notre époque. Dans ses derniers travaux, elle donne une nouvelle direction à ses mises en scènes photographiques les situant désormais dans un paysage de nature.
Il y a dans la photographie de Laure PUBERT un quelque chose de fragile, une vérité délicate qui se rapproche en permanence de la rupture. Associant polaroïds et peinture, la photographe invite à la métamorphose. De Soi ? Du monde ? Peut-être des deux. Rien n’est certain dans son œuvre, tout mérite une attention sans cesse renouvelée et quand nous pensons avoir trouvé une clef, c’est très certainement que nous nous sommes fourvoyés… Prenons le temps, alors, de recommencer le voyage. La lumière est à ce prix. Laure Pubert se sert de la prise de vue photographique ou de l’installation éphémère pour faire émerger la matérialité d’une mémoire partageable. Elle peut la recréer librement. Laure déporte ainsi le regard vers un ailleurs repensé dans l’intuition d’un commun où se recomposent des histoires personnelles -la sienne et celles qu’elle croise. Depuis deux ans, ce travail de recomposition articule photographie et sculpture dans un théâtre de la métamorphose.
Enfin Michaël SERFATY plonge dans les sédiments de l’âme humaine. Il est voleur de feu au sens prométhéen du terme. Il dérobe pour mieux offrir aux spectateurs ce qu’il sait de l’humanité. C’est un flamboiement, un brasier contenu. Ce sont des mains qui font ce geste immémorial d’embraser. Est-ce ça aussi l’éblouissement ? Très certainement, parce que la brûlure amène à une autre compréhension de la vie humaine.`
Michaël Serfaty s’est donné le temps de dépasser graduellement la surface des lieux et des individus, se concentrant sur l’exploration des strates qui constituent une vie.
Celle des origines, de la mémoire, des saveurs de la vie, même les plus amères. Son travail s’inscrit peu à peu dans le champ des nouvelles écritures photographiques, fusionnant les disciplines passionnelles qui ont construit son existence.
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